A propos de Lami…
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A première vue, Lami tient a la fois de la saga familiale et du roman feuilleton (plus de 50 personnages).

La famille est celle des Lami, petits-bourgeois de province, représentée aujourd’hui par deux frères, Gabriel, ambassadeur, Paul, artiste peintre, dit « Lami », et leur mère Marie. Les aléas de la vie diplomatique avec ses plaisirs et ses déceptions et ceux de la vie d’artiste, du temps de la vache enragée à celui du succès, fournissent ainsi son premier ressort à l’histoire.


De brefs retours en arrière ménagés tout au long du récit permettent de suivre la famille dans le temps, depuis les origines à Séville, au XVe siècle, son émigration en Provence pour fuir les persécutions, son ascension sociale au XIXe, jusqu’à sa ruine au XXe.

Coté feuilleton, des rebondissements viennent à intervalles réguliers entretenir le rythme (histoires d’amour gardées secrètes émergeant du passé, séparation, suicide ( ?), remariage, doubles vies, menaces de chantage, meurtres, krach d’un empire financier…) tandis que l’action entraîne le lecteur d’Avignon et de Saint-Rémy-de-Provence à Nice et à Paris, de Venise et Cracovie à Séville, de Bangkok à San Francisco, Tokyo et Kyoto.


A un deuxième niveau, Lami, peint la geste « existentielle » de trois personnages principaux :

 - Gabriel, l’ambassadeur qui meurt dans des circonstances peu claires, miné par sa détresse devant la décadence de la France symbolisée à ses yeux par celle du Quai d’Orsay.
- « Lami », son frère, un artiste alcoolique, dépressif et paranoïaque, sauvé par l’amour d’une jeune fille.
- Vanessa, la jeune fille qui se découvrant une vocation littéraire, prône la « révolution romantique » et le « retour au grand amour ». 


 Enfin, au dernier niveau de lecture, Lami est aussi le roman :


- De la peinture, avec une description de l’acte de peindre, une analyse du thème figuratif/abstrait, et un clin d’œil sur la supercherie dans l’art contemporain.
- De l’Histoire que nous vivons, avec l’Empire américain succombant à l’ubris, ses néocons et leur croisade, la détresse de la France, face à ses pauvres et à son nouveau destin de nation multiethnique, enfin l’Europe, seul espoir face a ces défis, dont les villes, de Venise à Séville, de Cracovie à Avignon, sont autant de vigies culturelles face a la menace de l’abêtissement global.
- De l’inanité des affrontements religieux et ethniques, face à la leçon des mystiques et au métissage universel, dont la famille Lami, partie de Séville au XVe siècle pour fuir la persécution religieuse et raciale et y retournant au XXIe pour fonder un foyer aux origines juive et chrétienne est le vivant symbole.