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Ottokar Coubine (1883-1969) est un peintre tchèque qui a passé une grande partie de sa carrière en France où il est arrivé à la veille de la guerre de 14/18. Installé en Provence, il a fait la connaissance de ma famille. Puis, il a épousé une des sœurs de mon grand-père Chaix. Après la deuxième guerre mondiale, il a tenu à retourner en Tchécoslovaquie avec son épouse. Bien que considéré comme un grand artiste, les autorités communistes n’ont rien fait pour lui ménager un sort favorable. Quelques années avant sa mort toutefois, et avant le printemps de Prague, il a réussi à obtenir l’autorisation de rentrer en France. Il s’est alors installé avec son épouse Berthe, à Simiane la Rotonde, dans la maison de Ponson du Terrail. C’est là que je l’ai connu. A sa mort, j’ai hérité de sa bibliothèque, riche de plusieurs milliers de volumes. L’ironie du sort a voulu que nous nous retrouvions récemment : l’adagp, la société française chargée de la gestion collective des droits d’auteurs, m’a versé une somme rondelette représentant mes droits sur les ventes de Coubine. Trois autres membres de la famille ont bénéficié de cette nouvelle rente annuelle imprévue. C’est ce que j’appelle les gâteries du destin. Je suis ému en pensant à Coubine. Il fut l’ami de Kafka dans sa jeunesse à Prague.
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